dimanche 15 décembre 2013

Message du Nonce Apostolique à l'occasion de la clôture du Synode Diocésain

Son Excellence Adolfo Tito YLLANA, Nonce Apostolique en R D Congo





Excellence Monseigneur l’Evêque d’Isiro-Niangara,
Excellences, Honorables,
Messieurs les Abbés, Révérends Pères,
Révérendes Sœurs et Révérends Frères,
Frères et Sœurs dans le Christ,
Je suis particulièrement heureux de m’unir à vous à l’occasion de la clôture du Synode de votre Diocèse. J’aurais bien voulu y prendre part personnellement, mais hélas, - Son Excellence Monseigneur l’Evêque le sait certainement bien – je suis empêché par d’autres engagements inhérents à ma mission dans cette Eglise locale.
Néanmoins, je saisis la présente opportunité pour vous redire, au nom du Saint-Père le Pape François, mon estime pour ce que vous êtes devant Dieu et dans l’Eglise, mes félicitations pour le bon déroulement de votre Synode diocésain et ma compassion pour tant de difficultés que vous éprouvez aussi bien dans la pastorale que dans la vie en général.
Permettez-moi, avant de poursuivre ce message, d’adresser quelques mots d’encouragement à Son Excellence Monseigneur votre Evêque. Excellence, je m’en voudrais de ne pas vous redire ma gratitude pour l’invitation que vous m’aviez fraternellement adressée à l’occasion de la clôture de ce Synode. Je sais, selon le programme que vous avez apprêté, que je devais présider l’Eucharistie de clôture ce dimanche 24 novembre.
Excellence, croyez-moi !, vous ne saurez mesurer le regret que j’éprouve en renonçant à mon voyage d’Isiro que j’ai tant souhaité et auquel je tenais de tout mon cœur. Bien que je ne sois pas personnellement présent à l’Eucharistie prévue en cette heureuse circonstance, je ne peux m’empêcher de rendre grâce au Seigneur, en communion avec tout le Diocèse d’Isiro-Niangara, pour les bienfaits dont le Seigneur vous a comblé au terme de ce Synode.
Excellence, c’est ici l’occasion de vous redire mon soutien à votre action pastorale dans votre Diocèse. D’une manière particulière, je vous félicite pour l’organisation de ce Synode dont le thème si pertinent et plein d’actualité, aura certainement apporté un nouveau souffle pastoral et spirituel dans votre Diocèse.

Excellence,
Chers Frères et Sœurs,
Nous ne saurons pas mesurer avec précision l’ampleur des grâces que vous avez reçues du Seigneur tout au long de ce Synode : l’amour de Dieu tout comme ses bienfaits ne sont pas quantifiables.
Un Synode diocésain est un événement ecclésial qui comprend, au-delà de son organisation matérielle, une dimension invisible qui échappe à notre entendement mais qui est source d’abondantes grâces que le Seigneur transmet à son Eglise bien au-delà de nos attentes et de nos mérites.
Soyez-en surs! Ce Synode portera des fruits dans votre Diocèse et dans vos vies, pourvu que ses Actes servent de repères et de balises à votre agir.
J’ai beaucoup apprécié le thème de ce Synode ainsi que les différentes approches exploitées dans la compréhension de ce sujet tant sur le plan théorique que pratique.
Le Synode diocésain que vous venez de célébrer est à comprendre à la lumière du Synode des Evêques sur la Nouvelle évangélisation qui, dans ses propositions, a insisté sur une « catéchèse systématique », « la mystagogie permanente », « une vraie initiation par les Sacrements » (Propositions n° 37-38).
La pratique des Sacrements est tributaire de la volonté pastorale d’assurer une catéchèse bien conçue et bien planifiée destinée à initier les chrétiens au vrai sens des Sacrements de l’Eglise et à leurs enjeux fondamentaux dans la vie de l’Eglise et de chacun.
Réfléchir sur « Les Sacrements et leur pratique » c’est prendre conscience de notre « Etre Eglise » qui n’est possible que lorsque nous sommes tous greffés sur la même vigne qui est le Christ et dont nous sommes les sarments (Jn 15,5).
Il est évident que tout chrétien convaincu de son appartenance au Christ se pose la question de savoir comment consolider la relation avec Jésus. Que faire pour que Dieu me communique les grâces dont j’ai besoin pour mon épanouissement humain et spirituel ? Que faire pour que le Christ atteigne mon existence dans ses différents aspects ? Que faire pour que le Christ entre en profondeur dans ma vie de sorte qu’aucun secteur de ma vie ne puisse lui échapper ?
La réponse à ces questions présuppose une réflexion approfondie sur les Sacrements en veillant à ces deux aspects que vous avez tâché de développer tout au long de ce Synode, à savoir : l’orthodoxie et la praxis.
En réfléchissant sur les Sacrements de Baptême et de l’Eucharistie chez Saint Paul, le Pape Emérite Benoît XVI conclut à la proximité du Christ qui se fait proche de chacun de nous par les Sacrements de l’Eglise : « A travers les Sacrements, dans toute notre vie le Seigneur est proche. Prions-le afin que nous puissions toujours être touchés au plus profond de notre être par sa proximité, afin que naisse la joie - cette joie qui naît lorsque Jésus est réellement proche » (Benoît XVI, Décembre 2008). En nous assurant une telle proximité du Christ, les Sacrements de l’Eglise nous donnent accès à la communion avec Dieu.
Le but des Sacrements de l’Eglise c’est donc de nous conduire à la plénitude de la communion avec le Christ que Saint Paul exprime en ces termes : « Ce n'est plus moi qui vis, mais le Christ qui vit en moi » (Gal 2,20). Vivant dans le Christ et Lui en nous, notre vie n’a plus de sens qu’en Lui, comme le dit encore l’Apôtre des Nations : « Pour moi, vivre, c’est le Christ » (Ep 6,19).
Réfléchir sur « Les Sacrements et leur pratique » c’est revenir à l’essentiel, c’est-à-dire, la communion avec Dieu, fondement,  source et paradigme de notre communion avec le prochain ; réfléchir sur « Les Sacrements et leur pratique » c’est décider de repartir du Christ, Lui, notre Seigneur, Alpha et Omega, commencement et fin de toute chose (Ap 22,13).
Chers Frères et Sœurs,
Puisque les Sacrements de l’Eglise visent la communion avec Dieu et, par voie de conséquence, avec le prochain, la réussite de ce Synode est vérifiable par la qualité de la communion que vous êtes censés entretenir avec Dieu et entre vous.
Là où l’unité de l’Eglise souffre de divisions et dissensions entre les chrétiens, l’on ne peut profiter des grâces que le Christ communique à ses disciples à travers les Sacrements de l’Eglise. Là où certains membres du clergé ont brisé la communion avec leur Evêque, il y a lieu de dire que la praxis des Sacrements de l’Eglise mérite d’être approfondie davantage.
L’indice que ce Synode sur les Sacrements a réellement porté des fruits dans votre Diocèse c’est la communion qui devra désormais régner entre vous, autour de votre Evêque qui constitue le lien visible de l’unité dans votre Eglise particulière.
Je vous rappelle ce proverbe qui traduit la sagesse africaine au sujet de l’importance de la communion : « Les fourmis ont dit : si nous sommes unies, nous allons soulever l’éléphant ». Ce proverbe africain fait éloge de l’unité et de la communion qui, dans le contexte ecclésial, n’est possible que par une meilleure appropriation des Sacrements dans la fidélité à la doctrine de l’Eglise.
Je confie les Actes de ce Synode qui s’achève à l’intercession de la Bienheureuse Marie-Clémentine Anuarite Nengapeta afin que, vivant en communion autour de votre Evêque, vous puissiez braver les difficultés et les obstacles qui entravent la croissance tant humaine que spirituelle de votre Diocèse.
X Adolfo Tito Yllana
Nonce Apostolique
Kinshasa, le 15 novembre 2013

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