Son Excellence Adolfo Tito YLLANA, Nonce Apostolique en R D Congo |
Excellence
Monseigneur l’Evêque d’Isiro-Niangara,
Excellences,
Honorables,
Messieurs
les Abbés, Révérends Pères,
Révérendes
Sœurs et Révérends Frères,
Frères et
Sœurs dans le Christ,
Je suis particulièrement heureux de
m’unir à vous à l’occasion de la clôture du Synode de votre Diocèse. J’aurais
bien voulu y prendre part personnellement, mais hélas, - Son Excellence
Monseigneur l’Evêque le sait certainement bien – je suis empêché par d’autres
engagements inhérents à ma mission dans cette Eglise locale.
Néanmoins, je saisis la présente
opportunité pour vous redire, au nom du Saint-Père le Pape François, mon estime
pour ce que vous êtes devant Dieu et dans l’Eglise, mes félicitations pour le
bon déroulement de votre Synode diocésain et ma compassion pour tant de
difficultés que vous éprouvez aussi bien dans la pastorale que dans la vie en
général.
Permettez-moi, avant de poursuivre ce
message, d’adresser quelques mots d’encouragement à Son Excellence Monseigneur
votre Evêque. Excellence, je m’en voudrais de ne pas vous redire ma gratitude
pour l’invitation que vous m’aviez fraternellement adressée à l’occasion de la clôture
de ce Synode. Je sais, selon le programme que vous avez apprêté, que je devais
présider l’Eucharistie de clôture ce dimanche 24 novembre.
Excellence, croyez-moi !, vous ne
saurez mesurer le regret que j’éprouve en renonçant à mon voyage d’Isiro que
j’ai tant souhaité et auquel je tenais de tout mon cœur. Bien que je ne sois
pas personnellement présent à l’Eucharistie prévue en cette heureuse
circonstance, je ne peux m’empêcher de rendre grâce au Seigneur, en communion
avec tout le Diocèse d’Isiro-Niangara, pour les bienfaits dont le Seigneur vous
a comblé au terme de ce Synode.
Excellence, c’est ici l’occasion de
vous redire mon soutien à votre action pastorale dans votre Diocèse. D’une
manière particulière, je vous félicite pour l’organisation de ce Synode dont le
thème si pertinent et plein d’actualité, aura certainement apporté un nouveau
souffle pastoral et spirituel dans votre Diocèse.
Excellence,
Chers Frères et Sœurs,
Nous ne saurons pas mesurer avec
précision l’ampleur des grâces que vous avez reçues du Seigneur tout au long de
ce Synode : l’amour de Dieu tout comme ses bienfaits ne sont pas
quantifiables.
Un Synode diocésain est un événement
ecclésial qui comprend, au-delà de son organisation matérielle, une dimension
invisible qui échappe à notre entendement mais qui est source d’abondantes
grâces que le Seigneur transmet à son Eglise bien au-delà de nos attentes et de
nos mérites.
Soyez-en surs! Ce Synode portera des
fruits dans votre Diocèse et dans vos vies, pourvu que ses Actes servent de
repères et de balises à votre agir.
J’ai beaucoup apprécié le thème de ce
Synode ainsi que les différentes approches exploitées dans la compréhension de
ce sujet tant sur le plan théorique que pratique.
Le Synode diocésain que vous venez de
célébrer est à comprendre à la lumière du Synode des Evêques sur la Nouvelle
évangélisation qui, dans ses propositions, a insisté sur une « catéchèse systématique », « la mystagogie permanente »,
« une vraie initiation par les
Sacrements » (Propositions n° 37-38).
La pratique des Sacrements est tributaire
de la volonté pastorale d’assurer une catéchèse bien conçue et bien planifiée
destinée à initier les chrétiens au vrai sens des Sacrements de l’Eglise et à
leurs enjeux fondamentaux dans la vie de l’Eglise et de chacun.
Réfléchir sur « Les Sacrements et leur pratique »
c’est prendre conscience de notre « Etre
Eglise » qui n’est possible que lorsque nous sommes tous greffés sur la même vigne qui est le Christ et dont nous
sommes les sarments (Jn 15,5).
Il est évident que tout chrétien
convaincu de son appartenance au Christ se pose la question de savoir comment
consolider la relation avec Jésus. Que faire pour que Dieu me communique les
grâces dont j’ai besoin pour mon épanouissement humain et spirituel ? Que
faire pour que le Christ atteigne mon existence dans ses différents aspects ?
Que faire pour que le Christ entre en profondeur dans ma vie de sorte qu’aucun
secteur de ma vie ne puisse lui échapper ?
La réponse à ces questions présuppose
une réflexion approfondie sur les Sacrements en veillant à ces deux aspects que
vous avez tâché de développer tout au long de ce Synode, à savoir :
l’orthodoxie et la praxis.
En réfléchissant
sur les Sacrements de Baptême et de l’Eucharistie chez Saint Paul, le Pape
Emérite Benoît XVI conclut à la proximité du Christ qui se fait proche de
chacun de nous par les Sacrements de l’Eglise : « A travers les Sacrements, dans toute notre vie le
Seigneur est proche. Prions-le afin que nous puissions toujours être touchés au
plus profond de notre être par sa proximité, afin que naisse la joie - cette
joie qui naît lorsque Jésus est réellement proche » (Benoît XVI, Décembre
2008). En nous assurant une telle proximité du Christ, les Sacrements de
l’Eglise nous donnent accès à la communion avec Dieu.
Le but des Sacrements de l’Eglise c’est
donc de nous conduire à la plénitude de la communion avec le Christ que Saint Paul
exprime en ces termes : « Ce n'est plus moi qui vis, mais le Christ qui vit en moi » (Gal 2,20). Vivant
dans le Christ et Lui en nous, notre vie n’a plus de sens qu’en Lui, comme le
dit encore l’Apôtre des Nations : « Pour moi, vivre, c’est le Christ » (Ep 6,19).
Réfléchir sur « Les Sacrements et leur pratique »
c’est revenir à l’essentiel, c’est-à-dire, la communion avec Dieu,
fondement, source et paradigme de notre
communion avec le prochain ; réfléchir sur « Les Sacrements et leur pratique » c’est décider de repartir du
Christ, Lui, notre Seigneur, Alpha et Omega, commencement et fin de toute chose
(Ap 22,13).
Chers Frères et
Sœurs,
Puisque les
Sacrements de l’Eglise visent la communion avec Dieu et, par voie de
conséquence, avec le prochain, la réussite de ce Synode est vérifiable par la
qualité de la communion que vous êtes censés entretenir avec Dieu et entre
vous.
Là où l’unité de
l’Eglise souffre de divisions et dissensions entre les chrétiens, l’on ne peut profiter
des grâces que le Christ communique à ses disciples à travers les Sacrements de
l’Eglise. Là où certains membres du clergé ont brisé la communion avec leur
Evêque, il y a lieu de dire que la praxis des Sacrements de l’Eglise mérite
d’être approfondie davantage.
L’indice que ce
Synode sur les Sacrements a réellement porté des fruits dans votre Diocèse
c’est la communion qui devra désormais régner entre vous, autour de votre
Evêque qui constitue le lien visible de l’unité dans votre Eglise particulière.
Je vous rappelle
ce proverbe qui traduit la sagesse africaine au sujet de l’importance de la
communion : « Les fourmis ont
dit : si nous sommes unies, nous allons soulever l’éléphant ». Ce
proverbe africain fait éloge de l’unité et de la communion qui, dans le
contexte ecclésial, n’est possible que par une meilleure appropriation des
Sacrements dans la fidélité à la doctrine de l’Eglise.
Je confie les
Actes de ce Synode qui s’achève à l’intercession de la Bienheureuse
Marie-Clémentine Anuarite Nengapeta afin que, vivant en communion autour de
votre Evêque, vous puissiez braver les difficultés et les obstacles qui
entravent la croissance tant humaine que spirituelle de votre Diocèse.
X Adolfo Tito Yllana
Nonce Apostolique
Nonce Apostolique
Kinshasa,
le 15 novembre 2013
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